*** KERGUELEN ***

Réponse… Enigme 92 – Les squatteurs du Métropolitain…

     Eh bien ce sont les grillons.

     Nul ne sait quand et comment ils sont arrivés à Paris. Mais fort probablement au tout début de la création du Métro, c'était pour l'exposition universelle de 1900. Les halles étant au cœur de la capitale, les fruits et légumes transitaient par ce nouveau moyen de transport. Avec les caisses et les cageots, les insectes étaient véhiculés facilement. Ils ne leurs restaient plus qu'à se trouver une nouvelle terre d'asile.

Ce qu'ils ont rapidement dénichés : le Métro.

Ces insectes musiciens dans l'âme (les mâles seulement pour séduire leurs dames), avaient déjà squattés les fournils des boulangeries et les maisons cossues de nos grands-mères bien au chaud près de l'âtre. Mais là, ils découvraient avec le Métro une nouvelle place de choix pour vivre et y fonder une vraie communauté de vie.

En effet, le grillon, pour vivre à besoin de chaleur. Vous le savez tous, dans le métro, il fait toujours chaud, été comme hiver. Mais c'est surtout entre les rails que la température est la plus élevée, de 27° à 35° suivant les heures de pointes. Cette température élevée est maintenue par l'échauffement des rails au passage des rames. De plus le ballast est constitué de roches concassées de lave, du basalte, qui est un très bon conservateur thermique. Alors les rails du métro et leur environnement pierreux, sont un endroit idéal de vie pour nos petits insectes musiciens. Pour se nourrir, pas de souci : les miettes et déchets des 4 millions de passagers journaliers suffisent largement. Ils adorent même les mégots ou les tickets de métro… !

Des études poussées ont été faites sur le sujet et on y apprend plein de choses étonnantes…

Comme par exemples qu'ils copulent à qui mieux mieux au moment même où les rames s'arrêtent en stations, bien cachés là-dessous. Ce n'est pas qu'ils nous voient et qu'ils nous craignent, non, tout simplement c'est à ce moment précis que la chaleur rayonne la plus intensément entre les rails. Dès que les rames sont reparties, eh bien ces musiciens entament leurs mélodies pour séduire leurs compagnes, évidemment. Et gare à celui qui ne chante pas assez fort, il sera chassé du coin par les plus beaux ténors de la ligne. Comme dans toute communauté, c'est le plus beau, le plus musicien, le plus conquérant qui emmènera la plus « belle »  au pays des merveilles !

Ce sont bien eux, nos fameux « cri-cri » qui sont les squatteurs invisibles et musiciens du Métropolitain.

Et pourquoi auraient-ils donc horreur des grèves, alors ?

Eh bien, les rames ne circulant plus ces jours-là, les rails refroidissent. Cela coupe vraiment l'envie de striduler et de copuler dans l'ambiance tropicale et fun musique, qui s'y vit !

Un site de l'INRA qui en parle savamment…ici…

http://www.inra.fr/opie-insectes/pdf/i129cousteaux.pdf

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