*** KERGUELEN ***

Réponse… Enigme 103 – Le langage magique des acacias…

     Dans les immenses savanes africaines, on trouve beaucoup d'acacias. Il y en a plusieurs sortes mais certains d'entre eux présentent des particularités stupéfiantes car ils ont développé avec le temps une curieuse défense : la fabrication de toxines. Eh oui, un acacia qui se fait brouter par des gazelles, des chèvres ou des girafes va modifier l'équilibre chimique de sa sève et rendre ainsi ses feuilles toxiques. Les animaux qui attaquent un acacia au petit déjeuner vont donc être rapidement dégoûté d'en manger. En effet, l'arbre va se défendre immédiatement en produisant des toxines dans ses feuilles qui vont faire fuir ces animaux vers d'autres arbres. Cet acacia est donc un vrai petit malin, mais là ne s'arrête pas sa malice… Quand cela se produit, cet arbre va aussi émettre "des effluves d'attaques" en disant aux autres arbres du coin de la même famille… « Attention, attaque en règle de prédateurs – Danger ». Et ces autres acacias alentours vont se mettre de suite à fabriquer des toxines eux aussi avant même d'être broutés ! Ces acacias ont en somme, une espèce de langage secret entre eux.

Tout se passe comme si les acacias jouaient du Tamtam pour s'avertir entre eux du danger qui les guette.

Les animaux sauvages ou en "liberté surveillée", se déplacent donc plus loin et trouvent alors des pousses et des feuilles non concernées par les attaques.

En revanche, pour les animaux enfermés dans des enclos, il n'y a pas d'autre choix que de manger les feuilles des arbres présents dans cet espace, bonnes ou mauvaises. C'est ainsi que les chèvres et les zébus parqués mourraient, empoisonnés par ces feuilles d'acacias.

Pendant longtemps personne ne sut expliquer ce curieux phénomène, mais il était bien à l'origine de cette hécatombe chez les éleveurs sédentaires. Les Massaïs avec leurs animaux en liberté, eux, n'étaient pas touchés par ce mal, évidemment. Comme bien souvent dans ces cas d'incompréhension, on a eut vite fait de les accuser de sorcellerie. Les bougres n'y étaient pour rien, et, seuls les acacias dotés de ce langage magique étaient responsables de ces empoisonnements.

Comme quoi, il n'y a pas que les hommes ou les animaux qui savent communiquer entre eux, les plantes elles aussi « savent se parler ». Et cela même si « nous », ne les comprenons pas encore !

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