*** KERGUELEN ***

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Enigme 127 – La miche de pain abandonnée…





Réponse… Enigme 127 – La miche de pain abandonnée…




     Eh bien cette miche de pain, déposée à l'envers sur le rebord extérieur de la fenêtre, est celle réservée au bourreau du village.
Ce métier de bourreau est si repoussant, qu'il représente la honte, le mal, la souffrance, le mépris… Personne n'a envie de rencontrer cet homme à qui le « Roy, a dévolu le droit de tuer ». Ainsi, le bourreau de chaque ville ou village de France, a le privilège de recevoir gratuitement chaque jour sa miche de pain et bien d'autres choses encore...

Pour répondre à cette ordonnance royale, les boulangers de tous temps, de toutes les bourgades de France et de Navarre, avaient pour habitude de signer ainsi la part du bourreau : déposer à l'extérieur de l'échoppe la part du "traître", bien mise en évidence et à l'envers pour bien marquer la honte, le mépris pour ce rôle « inhumain ». Ainsi, personne ne se serait avisé de prendre ni même de toucher du doigt cette miche de pain, exposée à l'envers sur le rebord de sa fenêtre. C'eut été un sacrilège même, que de regarder simplement cette nourriture dévolue aux « Exécuteurs publics des Hautes et Basses œuvres », comme on les désignait alors.

     Outre ce droit au pain gratuit, les bourreaux étaient dotés (en plus d'une solde annuelle de 60 écus or), d'un tas d'autres avantages en nature. Ces privilèges étaient appelés, les droits de Havage. Ainsi, les bourreaux pouvaient choisir au marché sur les étals, autant de nourriture que leurs mains pouvaient en prendre et en contenir. Tout ceci bien sûr gratuitement. Le peuple méprisait ces exécuteurs du Roi et sa justice expéditive. Ceux-ci vivaient bien souvent reclus en dehors des villages. Ils avaient des relations cachées et non avouables avec les fossoyeurs, les étudiants en médecine, les sorcières ou encore les brigands de grands chemins... Ils fournissaient à tous ces gens carabins, tout ou parties des cadavres dont ils avaient la charge après les tortures et/ou les exécutions.

Ainsi, ces "pauvres gens, haïs du peuple" vivaient reclus dans leurs rôles de « tueurs autorisés ».

     Contrairement à ce que l'on pense immédiatement, ce métier n'avait pas disparu de chez nous avec le Moyen Age, non… Car le dernier bourreau de France a laissé ses fonctions en 1981 seulement avec l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand. Il s'appelait Marcel Chevalier, et a été « le tout dernier exécuteur public » de 1976 à 1981. Dans le métier, si on peut appeler çà ainsi, le rôle de bourreau se transmettait par tradition de père en fils ou au moins par liens familiaux proches, de toutes façons.

Quel destin !





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28/06/2012
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